Le Matin 02-04-2016 30756
Monsieur le Ministre des Transports, Boudjema Talai, Monsieur le PDG d’Air Algérie, Mohamed-Abdou Bouderbala
La période estivale approche, et une fois de plus les tarifs proposés par la compagnie Air Algérie sont excessifs et inacceptables.
La colère est grande au sein de la diaspora qui n’accepte plus d’être prise en otage par Air Algérie et son faux concurrent Aigle Azur qui se partagent ensemble 90% du trafic aérien entre la France et l’Algérie.
Nous refusons d’être traités comme les vaches à lait d’une compagnie aérienne qui dysfonctionne depuis des années et qui n’émet plus le moindre signe d’amélioration.
En effet, à 4 mois des vacances estivales, à titre d’exemple le billet Lille-Alger atteint déjà les 550€ et va encore s’envoler ! Le billet Metz-Alger coûte 500€, et le Paris-Alger est prématurément fixé à un tarif anormalement élevé ! Oui, les tarifs pour l’été 2016 ont encore augmenté par rapport à 2015 !
Les ministres et PDG se succèdent mais rien ne change ! Pire encore, le ministre est incapable d’exiger la publication d’un décret d’application de la loi des droits de passagers votée depuis plus d’un an…
Le projet de restructuration de la compagnie en 4 filiales n’est que poudre aux yeux ; Il ne changera rien à la situation de la compagnie. Les véritables fléaux de la compagnie sont encore et toujours ignorés : sureffectif de 7000 salariés, emplois familiaux, qualité de service et d’accueil toujours insuffisants, ponctualité déplorable, des dépenses irrationnelles (rien que le loyer de l’agence d‘Opéra à Paris avoisine les 100.000 € par mois), déficits permanents …
La fermeture du ciel algérien au Low-Cost et le refus de l’open sky signifient clairement qu’Air Algérie, compte encore imposer durablement son diktat et ses prix très élevés.
Un diktat qui éloigne la diaspora de son pays et l’oblige à acheter ses billets en devise, qui prive les algériens de la passion du voyage, qui bloque le développement du tourisme, qui frustre beaucoup d’algériens d’accomplir le HAJJ, etc.
Air Algérie s’est éloignée de son idéal et de ses valeurs historiques
Air Algérie est devenue un club familial qui coûte cher à l’Algérie.
Air Algérie est devenue un «passeur des harragas VIP», une espèce de «club Med» pour certains de ses salariés privilégiés : ils sont placés dans des agences à l’étranger , disposent d’un poste et d’un très bon salaire en Europe, bénéficient de nombreux aller-retour offerts en 1ère classe, d’un titre de séjour, du paiement de 60% du loyer, d’un supplément de bagages permanent, d’ horaires de travail souples, etc.
Bien sûr, la mauvaise gestion de la compagnie et l’existence d’une catégorie de salariés protégés d’Air Algérie font du billet Air Algérie l’un des plus chers au monde.
La compagnie Air Algérie a été confisquée au peuple Algérien ! L’anarchie est rigueur continue et le "Carnaval fi Dechra" rime avec Air Algérie !
D'ailleurs, en cette période de crise, alors que des projets d’hôpitaux ont été arrêtés, des tramways annulés, des créations de postes gelées, … les subventions faramineuses (plus de trois milliards de dinar algérien) continuent d’alimenter le gouffre Air Algérie ? Pourquoi ?
Pourquoi le contribuable algérien doit-il continuer à financer le "club Med familial" ?
Le collectif CCTA demande à mesdames et messieurs les députés de l’APN de sortir de leur silence et de dénoncer publiquement le système Air Algérie.
Depuis quelques années les revendications récurrentes de la diaspora pour une baisse du prix des billets ne sont toujours pas entendues : ni la direction d’Air Algérie ni le ministère des transports ne prennent au sérieux les revendications de la diaspora.
Cette arrogance et ce mépris n’ont que trop durés ! Assez de cette arnaque d’Etat !
Le collectif CCTA exige donc :
Qu’a de plus le Maroc, l’Ethiopie, la Tunisie pour pouvoir ouvrir le ciel à la concurrence au profit de leurs citoyens ? La compétence en matière de gestion ? Importez nous des experts allemands, japonais, français, chinois, marocains, éthiopiens, tunisiens, etc. pour vous enseigner la gestion.
Aussi à défaut de réaction rapide et significative en faveur d’une baisse des tarifs ou l’ouverture du marché a la concurrence, le collectif CCTA lancera un appel à manifester le samedi 30 avril devant l’agence Air Algérie de Lille.
Cela constituera le départ d’une longue série de rassemblements qui auront lieu ensuite devant les 33 autres agences Air Algérie à l’étranger, notamment les 6 autres de France.
Ces rassemblements vont être l’occasion de former et d’outiller les passagers algériens pour réclamer systématiquement des indemnités de retard ou d’annulation allant de 250€ jusqu’à 600€.
Dans cette attente, veuillez agréer, Messieurs, l’expression de nos sentiments distingués.
Pour le Collectif CCTA
Salah Hadjab