Le Matin 29-03-2016 19197
Plutôt que de chercher à repérer et à récupérer les biens acquis en France et ailleurs, par les prébendiers et autres indus commissionnaires sur le commerce extérieurs et les gros marchés publics, la régence, à en croire une information rapportée par Le Soir d’Algérie, s’apprête à mettre en vente "biens immobiliers appartenant à l’Etat algérien dans ce pays".
Il ne faut pas forcément avoir un esprit retors pour se poser les questions qui fâchent : Qui seront les heureux bénéficiaires ? Qui s’occupera de fixer les prix de cession de ce dense patrimoine ? Cette opération sera-t-elle conduite en toute transparence ? Si elle est réalisée dans la logique des habituelles opérations de vente "des biens de l’Etat", il faut s’attendre à ce qu’elle réserve de généreux cadeaux à de riches magnats arabes ou, qu’elle accordera des primes à ceux qui se sont déjà gavé du patrimoine public en Algérie.
La crise, encore une fois, se révèle être aussi une opportunité d’enrichissement. Le pouvoir en place, issu de la caste militaro-bureaucratique et consacré à son service, multiplie les occasions de se servir et de servir ses parrains et clientèles. Il serait vain d’attendre et de demander des garanties de régularité sur ce qui s’annonce un moment particulier de l’accumulation de patrimoine dans une logique purement compradore.
Mohand Bakir