Otages algériens au Mali : le fil des événements
Du 5 avril au 2 septembre 2012, soit durant une période de six mois, alors que les ultimatums du Mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'ouest, qui retient d'abord 7 puis 4 fonctionnaires consulaires algériens en otage, pleuvent sur l'Algérie, le ministère algérien des Affaires étrangères s'est englué dans le cafouillage des informations.
5 Avril 2012: enlèvement du consul d'Algérie à Gao, Boualem Sias, dans le nord-est du Mali, ainsi que six autres membres du consulat des sept diplomates algériens à Gao, au nord du Mali.
Le 8 avril: le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) revendique leur enlèvement et exige une rançon exige 15 millions et la libération d'islamistes en contrepartie de la liberté des otages algériens.
23 avril:,déclaration du ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci aui affirme que le consul d'Algérie à Gao, au Mali et ses six collaborateurs "se portent bien". "Les informations que nous avons reçues démontrent que les otages algériens se portent bien", a déclaré Mourad Medelci, cité par l'agence APS. Les autorités compétentes en Algérie "suivent en permanence (leur) état de santé (et) les contacts sont toujours en cours et nous nous attendons à ce qu'ils portent leurs fruits dans les plus brefs délais."
2 mai: Adnan Abu Walid Sahraoui, porte-parole du Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) menace l’Algérie d’un attentat si les revendications de son mouvement n’étaient pas satisfaites: “Vraiment, nous pensons à attaquer l’Algérie, comme l’attentat de Tamanrasset qui a été exécuté par deux jeunes, un Sahraoui et un Malien d’origine arabe”, avait-il déclaré à l’AFP.
8 - 9 mai: “Nous lançons un ultimatum de moins de trente jours au gouvernement algérien pour satisfaire à nos revendications, sinon la vie des otages sera en grand danger”, a encore déclaré dans un texte écrit adressé à l’AFP, Adnan Abu Walid Sahraoui, porte-parole du Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). “Les otages sont encore vivants. Le gouvernement algérien connaît nos revendications (…) Il est encore temps de se parler. Après, il sera tard”, poursuit le porte parole du Mujao, dans son court message.
Fin juin: Abdelaziz Bouteflika reçoit à Alger le groupe terroriste "Ansar Eddine" pour des consultations sur la crise malienne.
25 avril: le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), fait savoir à une agence de presse française, qu'il a "donné (son) accord", pour leur libération. "Nous avons donné notre accord pour la libération de sept personnes arrêtées sur le territoire algérien à Gao", a déclaré sans précision de date un membre du Mujao qui a joint un journaliste de cette agence à Bamako en précisant que cet accord a été donné au groupe terroriste Ansar Dine.
29 juin: Le Mouvement Unicité et Jihad en Afrique de l`ouest (MUJAO) revendique l’attaque suicide qui a ciblé le siège du commandement régional de la gendarmerie à Ouargla.
5 au 10 juillet: Cafouillage dans l'information de la libération des 7 otages. Le ministre des Affaires étrangères algérien a laissé entendre que tous les otages ont été libérés. L'information est reprise par plusieurs médias nationaux et étrangers.
12 juillet: M. Medelci a confirmé la libération de seulement trois otages algériens, et non sept comme annoncé par l’agence Reuters
15 aout: Arrestation à Berriane, dans la wilaya de Ghardaia de trois terroristes dont un responsable d'Al Qaïda au Maghreb islamique. Il s'agit du chef de la Commission juridique d’Aqmi, Necib Tayeb, alias Abderrahmane Abou Ishak Essoufi.
26 aout: Ultimatum du Mujao à Alger. Un délai de cinq jours est accordé à Alger pour libérer les trois terroristes d’Al Qaîda au Maghreb islamique. Le Mujao menace d’exécuter un des quatre diplomates algériens, qu’il détient en otages au Mali, au cas où les autorités algériennes refuseraient de libérer les trois terroristes arrêtés à Ghardaïa
27 aout: l'un des otages, Tahar Touati, dans une vidéo visionnée par l'AFP demande aux autorités algériennes de lui "sauver la vie". "Je demande aux autorités algériennes de trouver une solution pour me sauver la vie." Il affirme dans la vidéo que "des pays comme la Mauritanie (et) la France ont négocié dans le passé pour libérer leurs otages et que l'Algérie n'a qu'à faire la même chose."
29 aout: l’ultimatum lancé par le Mujao aux autorités algériennes touche à sa fin. Mais Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) l'a prolongé de 48 heures.
Dans la nuit du Samedi 1er septembre: Des sites mauritanien et malien, dont "Sahara Media" annoncent: "L’exécution du diplomate algérien Tahar Touati est intervenue après l’expiration de l’ultimatum fixé au gouvernement algérien", reprenant le communiqué du Mujao publié en arabe. L'information n'a pas été encore officiellement confirmée par l'Algérie.
Dimanche 2 septembre: communiqué de l'APS. Le ministère des Affaires étrangères doute du communiqué du Mujao annonçant la veille l’exécution du fonctionnaire consulaire algérien. Le ministère a ajouté que la cellule de crise "est en session ouverte et le ministère ne manquera pas d’informer les familles concernées et l’opinion publique nationale de tout nouveau développement".
LM/ sources diverses
Commentaires (4) | Réagir ?
C'est une leçon que vont apprendre les autorités algériennes qui n'ont pas encore appris que les temps ont changé. Leur responsabilité est totalement engagée, parce que les diplomates sont des fonctionnaires de l'Etat et leur sécurité aurait dû être anticipée depuis les premiers troubles. En suivant le fil des évènements, on relève bien cet avertissement du Mujao "Après, il sera tard”, sans le trop qui pourrait signifier un répit de plus et cet appel de Tahar Touati, qui propose la solution idoine : "Je demande aux autorités algériennes de trouver une solution pour me sauver la vie, des pays comme la Mauritanie (et) la France ont négocié dans le passé pour libérer leurs otages et que l'Algérie n'a qu'à faire la même chose. " Si c'était possible de réaliser un référendum -dans le temps- sur l'opportunité de verser une rançon, les Algériens donneront un 100% net d'accord favorable, sauf peut être ceux qui sont à l'origine de la position radicale? ou maladroite qui a précipité l'exécution. Peut être même qu'il y en a eut qui ont commenter ironiquement l'appel de détresse : L'Algérie n'a qu'à faire la même chose. La rente c'est pour les amis...
Voila donc que le pouvoir d'alger se sont fait une carte verte d'extermination des touaregs rebels, de l'azawad ! les nasr eddin, aqmi et co. vont s'evaporer sous une tempete de sable, et miraculeusement des milliers de paras algeriens apparaitront... juste question de prendre une douche, se raser et changer d'uniforme !