Claude Guéant impressionné par le "supplément" de démocratie
(Actualisé). Le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, a rencontré, aujourd'hui, le ministre de l'intérieur Daho Ould Kablia et le premier ministre Ahmed Ouyahia
Le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant a le sens de la formule. Ainsi, il a jugé dimanche "encourageantes" les réformes politiques entreprises en vue d'un "supplément" de démocratie en Algérie. Il était en visite pour quelques heures pour des dossiers qui intéressent particulièrement la France.
Les commentaires ont été faits à la suite de sa rencontre avec le ministre de l'intérieur, Daho Ould Kablia. Pour Claude Guéant, les initiatives politiques sont "nombreuses", elles vont dans "le sens des préoccupations qui se sont manifestées dans la population algérienne", a-t-il souligné. Au cours de ce point de presse conjoint avec Daho Ould Kablia, le ministre français a distribué les bons points au régime et a exprimé son admiration pour les réformes.
"J'ai été très impressionné je dois dire par la description que m'a faite le ministre de l'Intérieur de tous les textes qui ont été soit déjà adoptés, soit présentés au parlement afin de donner un supplément de démocratie à l'Algérie. C'est profondément encourageant", a ajouté M. Guéant.
La position française a énormément évolué depuis la révolution du Jasmin, enfourchant par là même le vent de révolte qui a emporté trois dictateurs du Maghreb. Le ministre français a ainsi exprimé la "confiance" de la France envers les révolutions arabes, parce qu'elles vont "vers plus de démocratie, vers plus de liberté". M. Guéant, qui devait être reçu par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, doit aborder à Alger des sujets difficiles: l'affaire des otages français détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l'immigration et les visas avec la poursuite des discussions sur la révision des accords de 1968 portant notamment sur la circulation des personnes.
En ce qui concerne ce dernier point, le ministre français a rappelé que les négociations avaient été relancées "il y a moins d'un an" affirmant que "les choses avancent dans un excellent climat". M. Guéant a rajouté que "les deux pays ont décidé que le partenariat devrait être exceptionnel", jugeant qu'il y avait matière à "encore améliorer la coopération". Cependant, le ministre ne dira pas plus sur le sens qu'il veut donner à ce partenariat exceptionnel.
Les collaborateurs des deux pays ont été chargés de poursuivre les discussions à Alger et Paris, a pour sa part indiqué M. Ould Kablia, semblant regretter que la visite de M. Guéant,, ne s'étale que sur "une journée, même moins d'une journée". Le patron du Renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini était aussi du voyage, sans aucune doute pour évoque le dossier de l'antiterrorisme et des otages français au Sahel.
"Nous sommes déterminés, conformément aux souhaits exprimés (par les deux présidents français Nicolas Sarkozy et algérien Abdelaziz Bouteflika) à donner l'élan nécessaire à la relance de nos relations dans tous les domaines", a souligné le ministre algérien. Le ministre a donc bon espoir de voir les relations radoubées, mais la véritable s'ensable quelque peu. Les dossiers tardent à sortir des tiroirs.
Pour ce qui est des questions sécuritaires, l'affaire des six Français retenus en otage au Sahel, dont deux enlevés le 24 novembre au Mali, les deux parties n'ont soufflé mot. Affaire trop sensible pour être évoquée devant la presse. Mais les jours à venir nous en donneront l'explication.
La Mosquée de Paris et la fin du mètre carré
Daho Ould Kablia a évoqué la situation de la Mosquée de Paris qui a perdu de son influence ces dernières années devant la montée deux autres organisations, une pro-marocaine et une seconde affiliée aux Frères musulmans. "Il faudrait permettre à la mosquée de Paris de continuer à jouer son rôle historique de lieu de rayonnement religieux et également de rayonnement moral et culturel et cela en faveur prioritairement des Algériens", a indiqué M. Ould Kablia
Pour Claude Guéant la Grande mosquée de Paris a une place "toute particulière dans l’islam de France", ajoutant que "son autorité morale a un rayonnement considérable et le recteur de la mosquée a une place à part dans l’organisation de l’islam en France". Il a ensuite rappelé l'existence de "divergences" au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM), une organisation de droit français.
Parmi ces divergences, a-t-il dit, figurent la question de la représentativité des musulmans au sein du CFCM. Il a expliqué que les musulmans "contestent" notamment le critère des mètres carrés dans les mosquées servant à définir la représentativité.
"Toutes les organisations représentatives des musulmans de France m’ont donné leur accord pour travailler ensemble à la recherche de nouveaux critères", a-t-il affirmé, ajoutant que "le travail est en cours et la concertation se déroule depuis quelques semaines".
Venu à deux reprises à Alger lorsqu'il était secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant a aussi estimé que "l'amitié ça se trouve, non pas dans les traités, mais dans l'action", en réponse à la question d'un journaliste sur l'absence de signature d'un traité d'amitié pourtant annoncé sous la présidence de Jacques Chirac entre les deux pays.
Yacine K./Agences
Commentaires (14) | Réagir ?
vive l’Algérie
faculté de droit
Je te dirai une seule chose Claude Guéant, cette fameuse phrase prononcée une fois par ton propre président Sarkozy : "Casse-toi gros c... !"