C’est une première, un bateau battant pavillon français partira de la Grèce, "normalement en fin de semaine prochaine", en direction de Gaza, annoncent les organisateurs. "Le bateau français pour Gaza va partir. On a entendu beaucoup de rumeurs, d'inquiétudes, mais il est bien là. Actuellement il est en Méditerranée, il partira du port où il se trouve actuellement en Grèce", a déclaré Claude Léostic, un des porte-parole de la campagne "Un bateau français pour Gaza", lors d'une conférence de presse à Marseille. Un deuxième bateau en partance d’un port français dont on ignore jusqu’à présent lequel rejoindra la deuxième "flottille de la liberté" pour Gaza.

Parmi les 25 passagers de cette embarcation française, il y aura des élus et hommes politiques français, dont Olivier Besancenot (porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste, extrême gauche), la députée européenne Nicole Kiil-Nielsen d’Europe Ecologie-Les Verts et le député communiste du Havre, Jean-Paul Lecoq, ainsi que des personnalités du monde du sport, dont le marin breton Jo Le Guen. Le départ est prévu "normalement en fin de semaine prochaine" pour une arrivée à Gaza fin juin. L’objectif de cette deuxième opération est de briser le blocus qu’impose Israël sur les entrées et sorties de territoire que dirige depuis juin 2007 le mouvement islamiste Hamas mais également d’apporter aides alimentaires et médicaments.

Les deux bateaux français rejoindront la flottille internationale, composée d'"une douzaine" d'embarcations, avec à leur bord des militants du monde entier, selon les organisateurs français. Seul bémol, l’absence d’un navire turc, « pour des raisons techniques », avance-t-on. Seulement certains voit dans ce retrait une volonté d’apaisement voire de rapprochement entre la Turquie et Israël.

Malgré l’ouverture de l’unique passage de Rafah avec l’Egypte, la situation est toujours aussi catastrophique dans ce confetti habité par 1,5 million d'habitants. Gaza dépend encore à 80 % de l'aide internationale. Selon les chiffres, plus de 60 % d'entre eux sont en situation d'insécurité alimentaire. Le 31 mai 2010, la première flottille composée d’un bateau turc a été arraisonnée par les forces armées israéliennes. Neuf passagers turcs avaient été tués lors du raid opéré par un commando israélien, soulevant une vague de réprobation internationale. Deux cargos d'aide humanitaire feront également route vers Gaza au sein de la flottille internationale, avec notamment 250 tonnes d'aide, essentiellement médicale, apportées par les militants français.

Côté israélien, les menaces d'utiliser la force pour empêcher la flottille d'accoster Gaza se précisent. Hommes politiques et militaires redoublement de déclarations belliqueuses contre cette opération humanitaire. Une éventuelle intervention militaire sur un bateau français mettra sans doute le gouvernement français dans l'obligation de réagir.