Les citoyens de Melbou (Béjaia) s'alarment : Monsieur le wali, fermez la décharge d’Aguerioune
La décharge publique créée en plein rivière d'Oued-Aguerioune, au grand dam des citoyens et des touristes, dans la commune de Melbou, à 35 km à l’Est de la wilaya de Béjaia, suscite à nouveau la colère des citoyens.
"Cette décharge est un poison pour la région et pour l’environnement", fulmine aussi Tarik. Une pétition a été lancée en ligne pour sa fermeture. Les citoyens, trop excédés, dardent leur cri d’alarme au premier responsable de la wilaya. "Chaque année, durant toute la saison estivale, notre commune devient un endroit où il est difficile de vivre en paix", peste ce citoyen d’un ton oppressé.
La fumée émanant de cette décharge "sauvage" sise à oued Aguerioune est immense. Elle englobe tous les villages proches du site : Tikhrinine, El Djamaa Oussekri (souk El Tenine) et Melbou centre. Un phénomène qui semble "commencer précocément cette année puisque lundi passé (8 mai) la population s’est réveillée dans une brume épaisse couvrant toute la ville", lit-on.
A rappeler que cette même décharge, qui constitue une menace sérieuse sur la santé publique, a été signalée l’année précédente, après le débordement de la rivière puis la mer qui a tout vomi sur le littoral. Jugée comme étant un véritable désastre écologique, le problème a été soulevé mais sans aucune suite.
Un site qui risque de disparaître si rien n'est fait.
Implantée sur un lieu digne d’un site touristique de renommée
La décharge en question a été érigée sur le lit de la rivière, tout près de l'embouchure d’Oued Aguerioune et la Méditerranée. "Un site paradisiaque qui fait le bonheur des vacanciers. Pour les habitants de cette contrée, ce n’est point un endroit pour une décharge publique. Elle est très proche du centre-ville et des villages", alerte Yacine, un habitant. Des campings familiaux sont installés à proximité bien avant que celle-ci ne voit le jour. L’endroit abrite une faune et une flore très importantes, aujourd'hui ils sont en danger d'extinction.
"Outre les problèmes de santé publique et d'environnement, cet endroit paradisiaque est une source de richesse inestimable pour notre pays qui projette de développer et valoriser le secteur du tourisme. Nous implorons que nos responsables locaux prennent notre requête en considération", lit-on encore.
Pollution de la nature, un danger permanent
Les services d'APC y procède régulièrement à l’incinération de déchets dangereux tels que du plastique, du verre, d’équipement électrique et/ou électronique. Aucun tri n’est fait. En l’absence d’un centre d’enfouissement technique (CET) la gestion des déchets fait défaut.
Pis encore, nombreuses sont les décharges publiques qui ont été implantées à proximité d’Oued Aguerioune de Darguina jusqu’à Souk El Tenine. En hiver, la rivière déborde et charrie tous les détritus se trouvent sur ses bords pour les jeter dans la mer. En 2016, le littoral a fait l’objet d’une grande catastrophe écologique ayant suscité des polémiques diverses. Plusieurs médias nationaux et internationaux ont rapporté les faits dont France 24 qui donne l’écho en trois langues (anglais, arabe et français).
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Avec les modes de consommation qui ont changé, la production de déchets a augmenté ces dernières années. La multiplication d'emballages et déchets deviennent un sérieux problème pour la collectivité, qui s'est montré dans l'incapacité d'imaginer des solutions de traitement adéquates. Cette ville côtière, à l’instar des autres, est aussi confronté à des problèmes d’hygiène plus au moins importants.
La transformation du milieu a des conséquences importantes avec l'appauvrissement notamment de la biodiversité avec un impact direct sur l'homme. L’air, l’eau et la terre sont pollués dans toute la zone de la décharge. L’Etat se doit de remédier à la situation avant que ce ne soit trop tard.
Mounir Outemzabt
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Merci beaucoup pour ce bel article