Presse électronique : une législation sur mesure en phase de finalisation

Hamid Grine, ministre de la Communication entend faire le ménage dans la presse en ligne.
Hamid Grine, ministre de la Communication entend faire le ménage dans la presse en ligne.

Les nouveaux textes de loi devant régir la presse électronique sont en phase de finalisation et préconisent, entre autres, une domiciliation et un hébergement du site en Algérie, a affirmé, dimanche à Oran, le ministre de la communication Hamid Grine.

La presse en ligne ou électronique se croyait à l'abri des menées du pouvoir. Que non ! Après avoir sérieusement rogner de la liberté de ton de la presse écrite, le gouvernement passe à ces sites internet qui ont gardé le propos libre et la plume sans concession. Le chef de l'Etat avait déjà prévenu, dans un message adressé à la presse en octobre, ces sites internet susceptibles de "semer les idées subversives voire de s'attaquer ouvertement et sans aucun scrupule, à notre peuple et à notre pays".

C'est Hamid Grine him self qui annonce la bonne nouvelle et l'exécution de la promesse du président. au cours d’une conférence de presse, tenue en marge de l’inauguration du nouveau siège de la Radio d’Oran. Il a indiqué que les nouveaux textes sont en phase de finalisation. Ces textes préconisent, entre autres, en direction des journaux en ligne qui souhaitent une reconnaissance officielle deux dispositions : la domiciliation de ces médias et l’hébergement de leur site en Algérie. Rien que ça ! Du sur mesure cousu avec du fil de fer.

Hamid Grine s'élève contre certains de ces journaux électroniques qualifiés de "sites fantômes" sans aucune information sur leur siège ni l’identité de leurs gérants. Péremptoire, il estime qu’"il est temps de remettre de l’ordre dans ce secteur".

Et comme pour justifier ces mesures il ajoute : "On est parfois attaqué sans savoir par qui ni d’où". Un tantinet patelin, il lâche : "Certains sites qu’on ne peut qualifier de journaux électroniques peuvent avoir un impact très négatif sur le pays et l’opinion publique".

Déplorant les agissements des auteurs de ce genre d’écrits "qui attaquent et diffament sans la moindre preuve ni la moindre enquête", Hamid Grine, jamais avare de recommandation sur l'éthique laisse glisser quelques conseils qui sonnent comme des instructions aux journalistes et bloggeurs : "Nous ne demandons pas aux journalistes d’être complaisants mais d’être responsables dans leurs écrits. Il s’agit de confirmer, de recouper et de bien analyser leurs informations". Il reste à savoir jusqu'où le gouvernement ira-t-il pour interdire les journaux en ligne qui refuserait de rentrer dans les rangs ?

S’agissant de la mise en conformité des chaines de télévisions privées, Hamid Grine a indiqué que son département notifiera dans les jours à venir un arrêté à l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) pour un appel à candidature auquel ces chaines pourront postuler.

Sur l’état des lieux actuel du paysage audiovisuel national, il a rappelé que seules cinq chaines disposent de bureaux accrédités, alors que les autres (une cinquantaine) sont des chaines "off short", de droit international.

Avec APS

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