De "Trumpy" à Amar Saadani : périls politiques et ignominies !

Bouteflika et Amar Saadani.
Bouteflika et Amar Saadani.

Aux dangers imminents qui guettent la planète : pollution atmosphérique, réchauffement climatique, pollution religieuse, course effrénée à l’armement nucléaire, etc., ces menaces engendrées par des décennies d’irresponsabilité à l’échelle planétaire, il faudra désormais se résoudre à rajouter la pollution politique ! Les causes d’extinction de la race humaine s’amoncellent à vitesse grand V. Aidée par les extravagances de l’homme, dame nature n’aura que l’embarras du choix pour effacer nos 200.000 ans de traces de vie sur Terre.

Lors de la campagne présidentielle de 1968, Charles Bukowsky, dans son "Journal d’un vieux dégueulasse", formulait : "Elire Humphrey ou Nixon c’est comme choisir de bouffer sa m..chaude ou froide". À cet égard, nos monarques, de Ben ella à Bouteflika, ne nous ont jamais laissé le choix quant à la façon dont nous devions l’ingurgiter. On nous l’a de tous temps servie au bon vouloir de ces raïs imposés par les armes. Chaude, froide, bouillie ou surgelée, nous l’avons toujours, et continuons à l’engloutir sans rechigner.

Le "pauv" Bukowsky, lui que le suicide obsédait (désenchanté par une Amérique déshumanisée, écartelée entre des mouvements hippies pacifistes, issus d’une conscience sociale collective, et une guerre du Vietnam qui montrait un visage belliqueux et sauvage au plus haut sommet de l’état, avec ses «John-sang» et ses "Nick-sang" qui se succédaient à la maison blanche) serait certainement passé à l’acte en voyant le spectacle affligeant offert par les débats des candidats en lice pour la présidentielle 2016. Madame Clinton occupera certainement le poste de "commander in chief" (son unique obsession d’ailleurs), celui dont dépend le destin de l’Amérique et de la planète entière, mais ce sera une élection sans péril ni gloire, car l’ignominieux Trumpy lui aura, non seulement, facilité la tâche, avec ses débordements de goujat primaire, mais il aura donné une image peu reluisante de la politique américaine, que nous croyions pourtant la plus crédible et la moins perverse, surtout ces dernières années, après l’élection d’Obama. Une élection qui a vu se réaliser le "dream" de Martin Luther King, 50 années plus tard, présageant d’une Amérique apaisée, et par ricochet celui d’une fraternité qui dépasse enfin la race, la couleur, la richesse et les croyances.

Jamais politique, au sein des grandes démocraties du monde, n’aura donné des signes de dérives aussi effrayantes, et qui ne font que s’empirer d’une élection à l’autre! De nos jours, la plupart des dirigeants élus au suffrage universel l’emportent souvent par défaut ! Souvenons-nous du cas Hollande. Ce n’est pas Hollande qui a gagné les élections 2012 mais Sarkozy qui les a perdues ! Pour éviter la peste, on se rabat sur le choléra ! Nous avions connu tel choix kafkaïen aussi, n’est-ce pas ? FIS versus FLN. Il aura fallu 200.000 morts pour que le choléra s’impose contre la peste ! Un choléra dont Bouteflika, en habile manipulateur, a su en moduler l’expansion en encourageant les pestiférés descendus des dj’bels à se réapproprier le terrain pour se propager à toute allure au sein de la société ! Y’a qu’à jeter un œil sur les comptoirs des grands commerces de Reghaia, de préférence aux heures de prières, pour se délecter d’un panorama unique, une splendeur "talibanesque" à vous faire douter du fait que vous êtes bien en terre d’Algérie.

Bon, laissons notre beau pays de côté ! Amar Saadani, le drebki de métier, saura bien s’en occuper, quand Bouteflika aura inauguré son minaret et qu’il aura clamsé !

Revenons au cas Hilary ! Ou plutôt non, un instant s’il vous plait ! Saadani ne vient-il pas de rajouter, à haute et intelligible voix, une couche d’ignominies sur Toufik, l’ex Rab-Dzaïr ? Mais, qu’attend donc notre ex-Dieu pour réagir et laver l’affront en grand seigneur, celui qu’il nous a toujours fait croire qu’il était? Un Dieu transformé en serpillère par un pitoyable drebki ! Nous aurons vécu pour l’avoir de nos yeux vu ! Que Bacchus nous emporte, maintenant que notre expert es-dribbles, lui qui a su reconnaitre en Bouteflika un grand dribleur, le moins mauvais canasson, le seul à même de nous sauver des buts que tant d’ennemis internes et externes voulaient nous marquer, se laisse ainsi piétiner par un «chetah er’dah» attitré ! Parlez-moi d’honneur et de dignité !

Oui, Hilary sera élue et portée au pouvoir par défaut, mais elle aura vaincu sans péril et triomphé sans gloire ! D’autant qu’elle traîne une carrière mystérieuse et obscure, elle qui s’est toujours positionnée en amie de la plupart des dictateurs de la Terre. Sous ses ordres, des vies humaines ont certainement été emportées ci et là par des décisions expéditives et irréfléchies où seul compte l’intérêt de l’Amérique ! Mais au-delà d’une politique étrangère pour le moins funeste (diner avec un monarque comme Bouteflika est un signe, à cet égard, qui ne «Trump» pas !) que propose-t-elle donc de magique à ses compatriotes, sinon diminuer les impôts de ceux dont le salaire est inférieur à 250.000 dollars ? À elle seule, telle somme a de quoi donner le tournis à tous ceux qui ont bien du mal à boucler leur fin de mois sans puiser de leur petite cagnotte de sécurité, d’autant que, d’après des chiffres confirmés, l’écrasante majorité des américains ne possède pas plus de 1000 dollars dans leur compte épargne ! Parler de diminution d’impôts est une chose, mais annoncer tel chiffre, lequel ne concerne qu’une minorité d’américains aisés, revêt une signification de supériorité sociale qui prouve que madame Clinton ne connait ni ne se soucie de l’américain moyen ! Cela rappelle un homme politique français qui se targuait de vouloir défendre la France d’en bas mais qui était incapable de donner une fourchette correcte au prix du ticket de métro ! Heureux qui comme Bukowsky n’est plus de ce beau voyage où on nous entraine de force vers tous les enfers !

Chez nos amis Gaulois, les choses ne sont guère plus reluisantes. Le débat de ce jeudi 13 Octobre entre le septuplé de postulants de droite donne l’impression bizarre d’un glissement irréversible vers les territoires du front national, comme l’attestent les quelques pépites suivantes relevées au cours des débats :

- Alain Juppé, le favori des sondages (on se demande d’ailleurs ce qui peut bien le propulser à tel rang) énonce dans sa profession de foi que ce qui l’encourageait à postuler au poste suprême, c’est que maintenant il pense avoir mieux compris….( !?) Houlà Alain, attendre 75 ans pour comprendre, elle est un peu lente la détente là ! Heureusement que le grand favori n’a pas eu l’idée de se présenter aux élections précédentes, il aurait passé plus de temps à chercher à comprendre qu’à solutionner !

- Toujours Alain Juppé : Les français travaillent bien mais ils travaillent moins que les autres pays. Et vlan ! Un coup de corne à la masse laborieuse ! De-Gaule lui même ne s’était-il pas exclamé de Londres "les Français sont des veaux" ? À la différence que le grand Charles bénéficie de circonstances atténuantes, du fait qu’il n’avait que 50 ans quand il avait prononcé telle sentence. Il n’avait donc pas encore atteint la sagesse du septuagénaire Alain.

- Bruno Lemaire, lui, promet le renouveau (c’est du vieux réchauffé, comme slogan Bruno ! Ma grand-mère était encore en vie quand ça parlait de renouveau, un truc qu’on nous concocte toujours sans jamais nous le servir), avant d’enchainer : "Si vous voulez que ça continue comme avant, alors vous avez ici tout un panel pour ce faire", accompagnant sa phrase d’un pivotement au ralenti bien réglé, la main droite balayant la totalité de l’espace occupé par ses camarades ! Une vraie scène de dégaine et de mitraille à la Django.

- François Fillon, lui ne promet pas moins que de transformer la France en première puissance européenne, et ce, en moins de 10 ans, le temps de ses 2 mandats éventuels, probablement ! Belle promesse tout en "parolé, parolé, parolé…. encore des paroles…en l’air" aurait chantonné la belle Dalida ! Autant chercher un point d’appui pour soulever le monde que de s’attarder sur tel engagement !

- Belle occasion pour Jean-François Copé de rebondir pour énoncer que les discours de ses adversaires ne sont que langue de bois ! Eh oui J.F., la langue de bois, c’est comme l’enfer, c’est toujours les autres….

Comme on pouvait s’y attendre, l’Islam et les musulmans de France se sont invités aux débats. Et des formules à l’emporte-pièce, il en a beaucoup plu :

- Pour Jean-François Copé, la France fait face à un culte musulman non-organisé. Faut que tu comprennes J.F. que chaque musulman a le privilège d’une relation biunivoque avec Allah. Notre créateur à nous écoute tout un chacun, et chacun l’écoute en toute intimité ! Il n’a jamais été question d’organisation de culte dans le Coran ! Wech tu veux nous créer un Vatican-bis pour remplacer la Mecque ou quoi ?

- Nathalie Kosciusko Morizet, quant à elle, use de formules encore plus chocs : -Il faut mettre hors la loi le salafisme (ça c’est une déclaration de guerre, en bonne et due forme, adressée à l’Arabie Mme N.K.M. !) -Il faut une redevance sur le Hallal ! Ah ça oui, pourquoi pas ? Cela mobiliserait toute une armée d’experts pour démêler le hallal du harram (une affaire sans fin qui occupe et préoccupe le monde musulman depuis 14 siècles) parmi les milliers de produits étalés dans les magasins spécialisés. L’autre jour, j’ai même trouvé une pizza aux fruits de mer hallal !? Curieux, je m’étais aventuré à questionner le patron «mais dites moi, c’est quoi la note hallal d’une pizza aux fruits de mer ?". Réponse franche et directe : wallah je ne sais pas aamou (tonton) !

-Tiens, à propos de fruits de mer justement, Jean Frédéric Poisson, le 7ème postulant de droite, dit n’avoir aucun problème avec les musulmans, mais plutôt avec l’Islam ! Bien dit monsieur Poisson ! Petit bémol cependant, car en énonçant cela, il revient à dire «je n’ai aucun problème avec bébé mais avec le biberon qui le nourrit !». Reste que sevrer bébé du biberon est chose facile, alors que sevrer un homme de sa religion, il faudra en inventer la méthode ! Commencez par le sevrage des 2 premières, les vôtres ! La 3ème, la nôtre, suivra fatalement, bi-idhni-lah !

-François Fillon diagnostique un problème de laïcité avec l’Islam. Il ne propose pas moins que de demander aux musulmans de se révolter ( !?). Ah ya Cheikh Fillon, toi pas encore comprendre que révolte en Islam signifie rébellion contre toute sortes d’impies et de mécréants qui refusent la soumission suprême ? De grâce, oubliez tels appels, si tant est que le but est d’apaiser les esprits !

Et l’envolée sublime autour de la thématique identitaire nous est offerte par le grand favori des Français, lequel n’use point de langue de bois pour mettre en avant «nos racines judéo-chrétienne, de tous temps favorisées». Bingo Alain ! On comprend mieux pourquoi dès la fin du débat, moult sondages te donnaient en tête de ceux qui auront su convaincre le bon citoyen français. Avec telle formule choc énoncée en fin de débat, le petit gaulois ne peut qu’être séduit et rassuré ! Ouf, enfin quelqu’un qui se reconnait en Moïse et Jésus-Christ, mais pas en Mahomet ! Tout est dit, tout est résumé. Ça a le mérite d’être clair ! Retour à la case départ !

Deux heures de débats clos par une sémantique de haute voltige autour des termes Identité, assimilation et intégration, sans qu’une seule fois le mot éducation ne fût prononcé !

Décidément, il ne s’agit plus de mettre en avant ses propres crédos pour gouverner mais de trouver les moyens les plus subtils pour séduire le citoyen, quitte à dégainer les artifices les plus gros….ssiers!

Pendant la campagne électorale de 1980, à une question sur la peine de mort, François Mitterrand répond avec fermeté "je suis contre !". Réponse qui surprend le journaliste et le fait revenir à la charge : -Mais monsieur Mitterrand, la majorité du peuple est "pour" ! Et Mitterrand d’enchainer :"Je ne module pas mes convictions en fonction des sondages, et ce n’est pas parce que la majorité est «pour» que je dois renier mes certitudes!". Quelle leçon magistrale de détermination et de pédagogie! Et de la pédagogie, il en faut beaucoup pour un dirigeant !

Malheureusement, il saute aux yeux de tous que bien souvent, les hommes politiques ne font pas montre de cette résolution et de ces convictions nécessaires pour oser aller à contre-courant des sondages, munis de certitudes fortes dans la caboche! Et l’impression qui se dégage de la plupart des chevauchées politiques est que le dirigeant observe d’abord le dirigé avant de choisir son propre cheminement. C’est un peu comme si ce n’est plus au berger de guider le troupeau mais au troupeau de guider le berger ! Tout ça n’est pas rassurant pour le destin des hommes et celui de la planète.

Les peuples ont besoin de guides éclairés pour les mener à bon port, pas de dirigeants qui se laissent eux-mêmes guider pour suivre les chemins tracés par ces "troupeaux" (au sens affectif) dont nous faisons tous partie !

Côté Est, les choses ne sont guère plus rassurantes, avec un Vladimir Poutine de plus en plus revêche, arrogant, et lugubre, qui ne s’encombre point de salamalecs pour formuler, certainement sous l’influence de son ami Gégé Depardieu, que "la France est un pays ridicule". Ce que les troïkas successives des années de gloire russes n’ont pas réussi à atteindre en termes d’animosité envers l’Ouest, Poutine semble déterminé à en surpasser le niveau!

Ces pantomimes politiques s’apparentent à s’y méprendre au descriptif que Bukowsky le "vieux dégueulasse" anticonformiste dépeint du déclin humain "...ça dénotait des siècles d’entrainement, des ancêtres glorieux, avec des têtes de poulet. Les voilà ceux qui, un jour futur, hériteront de la terre tout entière".

Encore faut-il qu'un quelconque héritage soit légué aux survivants, tant le monde semble plus que jamais installé, en position instable, sur la corne d’un bœuf, comme l’affirmaient les vieux Kabyles d’antan ! Gare aux prochaines secousses "bo(di)vines"!

Kacem Madani

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Commentaires (10) | Réagir ?

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msilaDSP DSP

MERCI

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gestion

merci

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