Les "Stingers" du MDN : un correctif qui ne règle rien

Les "Stingers" du MDN : un correctif qui ne règle rien

Sur le site du Mdn, Le bilan daté du 11 mars rendant compte de l’interception d’armement à Guemar a été corrigé. Il ne s’agit plus de six (06) systèmes de missiles anti-aériens de type «Stingers», mais seulement de «six (06) systèmes de missiles anti-aériens». Pour autant, le Mdn, n’a pas jugé utile de préciser le type et la provenance probable de ces armes.

Par Mohand Bakir

Sur le plateau du Café Presse Politique (CPP) de Radio-M.net, le journaliste Akram Kharief de Secret Difa3 avait parlé d’une erreur d’identification -un métier militaire à part entière- des équipements récupéré. Mais il supposait que la confusion s’est faite avec des système anti-char.

Dans les colonnes du Soir d’Algérie, dès le 13 mars, le Général Ouddaï se fait rassurant : "Je doute qu’ils soient opérationnels car ils nécessitent un réglage périodique qui n’est pas à la portée de Daesh. Normalement, ils nécessitent un réglage toutes les deux années sinon ils perdent leur efficacité. Je ne pense pas que les terroristes aient des spécialistes qui maîtrisent ces techniques. Les Américains les considèrent d’ailleurs comme une arme dépassée, c’est pour cela qu’ils les vendent d’ailleurs." Pour ce général en retraite la provenance de ces systèmes est, à n’en pas douter, l’arsenal kadhafien.

Pour notre part, nous avons insisté sur la signification stratégique de la présence de Stingers dans le champ Sahélo-saharien. Un tel fait ne peut que trahir des implications étatiques hostiles qui proviendraient de la périphérie proche du théâtre irako-syrien, Turquie et du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour ne pas les citer. Qu’une erreur d’identification ait pu advenir à Guemar, la chose n'est pas impossible. Mais qu'elle se soit retrouvée dans le communiqué du 11 mars sur le site du MDN est bien autre chose. Pourquoi ?

Parce qu’à l’échelle du commandement, des éléments auraient dû être immédiatement pris en compte et peut être conduire à une vérification :

  1. Cette arme de conception US est absente des champs libyens et algériens.

  2. Cette famille des systèmes sol-air à très courte portée est jusqu'ici absente des moyens d'action terroristes.

  3. Le Stinger, jusqu'à preuve du contraire, est une arme étatique absente des arsenaux de contrebande.

Si le capitaine ou le commandant qui a opéré à Guemar a pu se tromper, les spécialistes qui ont été destinataires de ce bilan auraient dû être piqués par l'importance de l'information. Il leur incombait de s'assurer de sa véracité et certainement de sursoir à sa publication avant plus amples informé. Surtout que les implications stratégiques supplantent les données opérationnelles. Il y a donc une faille dans le système de production de contenu du vecteur d’information retenu comme interface avec la presse et l’opinion.

Malheureusement, le demi-correctif du communiqué du ministère de la Défense nationale ne lève pas toutes les interrogations. Pourtant les informations en provenance de cette source restent essentielles à la lisibilité par l’opinion nationale de cette situation crisogène qui impacte notre territoire et son environnement proche. La circulation même de ce type d’armement est une nouvelle donne dans l’équation sécuritaire. Il renseigne sur l’intention des islamistes de chercher à intensifier le niveau de la confrontation. En ont-ils les moyens, peuvent-ils compter sur des soutiens étatiques ou paraétatiques ? En tout état de cause, ce fait souligne une nouvelle fois l’erreur originelle, algéro-égyptienne, de s’être affranchies de toute responsabilité quant au sort des arsenaux libyens.

M. B.

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Commentaires (5) | Réagir ?

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DSP djaidjaa

merci

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adil ahmed

mercii

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