"Lettre ouverte au système politique et au dernier pouvoir qu’il a engendré"

 Abdennour Ali-Yahia
Abdennour Ali-Yahia

Le petit livre "Lettre ouverte au système politique et au dernier pouvoir qu’il a engendré" vient de sortir aux éditions KOUKOU. Comme son intitulé l’indique, j’espère que ce sera une contribution vaste, diffuse, attendue sur l’ensemble du territoire, afin d’atteindre et d’imprégner le plus grand nombre de personnes et de réseaux sociaux, qui défendent la démocratie avec ses deux principes fondamentaux : la liberté et la justice.

Par Abdennour Ali-Yahia

Le livre n’appartient pas à son initiateur, mais à celles et ceux qui le reprennent à leur compte, et décident eux-mêmes de son utilisation. Il fait appel aux militants qui ont la passion de servir le pays, pour apporter le concours de leurs compétences et de leurs expériences.

La réappropriation par le peuple algérien de son temps et de son histoire est la première chose qui émeut. Un passé vivant dans la mémoire du peuple, illumine la vision de demain. La révolution n’a pas appartenu à ceux qui l’ont déclenchée, mais à ceux qui l’ont terminé, et qui l’ont tirée à eux comme un butin. Le système politique a confisqué à son profit l’indépendance du pays. Ce système qui a voulu distinguer la libération du territoire de celle du peuple et des citoyens, a dominé ces derniers à la fois. Le droit du peuple algérien à disposer de lui-même, est devenu le droit de l’Etat à disposer du peuple. Le changement doit se faire par un changement de système politique et non par un changement dans le système. L’échec du pouvoir est si profond que l’attente du changement est urgente.

La seule filière pour accéder au pouvoir est l’armée, qui est détentrice du pouvoir.

Le devoir et l’honneur de l’armée, qui ne peut s’identifier à un pouvoir, est de servir la nation, seulement la nation.

La constitution c’est la même pièce de théâtre politique, que l’on joue au peuple avec les mêmes acteurs. Le vrai problème est l’illégitimité de ce pouvoir, issu d’élections truquées. Le pouvoir exercé par le Président qui n’émane pas de la souveraineté populaire librement exprimée par des élections transparentes, est illégitime. Tout a été dit sur ces élections qui ne servent qu’à reproduire le système politique et ses pouvoirs. Dans la mémoire collective des Algériens, le souvenir est frais de toutes les fraudes électorales. La prochaine élection d’avril 2017 à l’APN, déjà en préparation, sera-t-elle honnête et transparente, ou pervertie comme d’habitude par une fraude électorale massive ? Seul le peuple détient et confère la légitimité, par des élections propres.

Le Président est tombé sous le charme de l’idéologie néolibérale, ouvrant un boulevard à l’économie informelle. Cette politique ultra-libérale est porteuse non seulement d’injustices sociales, mais d’inefficacité économique. Les riches sont toujours plus riches, et les pauvres de plus en plus nombreux.

Après 17 ans d’un pouvoir absolu, la défense de la démocratie, la souveraineté du peuple, la citoyenneté, restent la priorité de tout renouveau politique.

La crise multidimensionnelle qui perdure a besoin d’un règlement politique. C’est le sens de notre réflexion et de notre action. Le poids des idées et l’exigence de liberté et de justice finiront par peser sur la société qui établira une transition de courte durée, qui ouvrira la voie à la démocratie.

Ali. Y. A.

Alger, le 12 mars 2016.

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Awal Azithan

Oh Misère, qu’avons-nous fait pour avoir à subir ce fardeau, cette machine grippée, ce vieux malade pris en otage, qu’on expose comme un objet, qu’on fait souffrir à chaque entretien, la voix presque éteinte, mais malgré ça, on lui inflige de répéter les mots insufflés à l’oreillette. Une impitoyable façon de faire pour s’accrocher au pouvoir.

Cette équipe est tellement mauvaise, improductive, sans programme ni vision. Ils avancent avec des mensonges, ils ont promis de transformer Mascara en Californie, de propulser le pays en une grande puissance et nous rendre notre fierté, et avec la dernière constitution, nous aurons plus de liberté.

Le peuple n’est pas dupe, il vous connait, son vote n’est pas considéré, sa manifestation est opprimée, sa marche est dispersée et annulée, ses idées combattues et ignorées.

Nos responsables n’ont jamais honte de leurs agissements et échecs répétitifs. Moi j’ai honte du troisième et quatrième mandat qui ont humilié tout le peuple, honte du niveau intellectuel de nos dirigeants qui font le clown à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, honte de l’état de nos routes qui endeuillent des dizaines de familles tous les jours, honte de me promener à Alger la blanche devenue la ville la plus sale de la planète, honte de l’état de nos hôpitaux manquant de moyens et ou les malades s’entassent à dix dans une chambre comme des bestiaux. J’ai même honte de croiser un étranger à bord d’un vol Air Algérie tellement c’est sale et les hôtesses et stewards ressemblent plus à des vigils, avec un service et un accueil qui laisse à désirer.

Le peuple est le seul capable à vous juger, il vit au quotidien les difficultés de la vie, tandis que vous, vous vous êtes retranchés dans votre somptueuse résidence, à attendre les recettes du gaz et du pétrole pour vous les accaparer et avec les restes, acheter la paix sociale et faire du rafistolage.

Il est temps d’arrêter de se cacher derrière le vieux, un jour il partira. Arrêtez d’espérer la remontée des prix, un jour il n’y aura plus. Rendez-nous notre nation et laissez-nous prendre notre destin en main et décider de notre avenir. Quant à vous, partez tous au pèlerinage, peut être Allah vous pardonnera.