La corruption gangrène les institutions. Illustration à Alger. Les habitants de Diar El Mahsoul à Alger sont remontés contre les autorités qui distribuent à leurs connaissances les logements. Ils ont fermé vendredi soir la route menant vers Maqam Chahid pour exprimer leur colère et dénoncer les fausses promesses. Malgré les dizaines de milliers de logements annoncés comme réalisés les habitants de cette cité populaire attendent toujours leur relogement. Les manifestants ne comprennent pas et surtout contestent le fait que d'autres soient relogés, un peu partout ailleurs, alors qu'eux ils ne le sont pas encore. Certains attendent depuis des années un logement décent. De nombreuses familles composées parfois de 10 membres habitent des deux-pièces insalubres.

La police a très vite encerclé le quartier pour empêcher la propagation de la contestation aux autres quartiers d’Alger. Au début, selon un témoin, un semblant de dialogue a été instauré avec les policiers avant que la situation ne dégénère en affrontements. Décidés et particulièrement remontés, les manifestants ont décidé d’en découdre. Dans la nuit, les jeunes se sont affrontés aux services de sécurité.

Cette cité de 5 000 appartements, construite en pleine guerre pour l’indépendance par l’architecte Fernand Pouillon, s’est très vite remplie d’habitants. Mal entretenue, abandonnée par les autorités, Diar El Mahçoul comme Climat de France est devenue insalubre et surtout bondée d’habitants. Et tous les plans de relogements des habitants d’Alger n’ont pas servi à désengorger cette cité.

Yacine K.