Algérie-Emeutes : Le pouvoir fait la sourde oreille
« Alors oui, nous mettons en cendres les édifices d’un Etat qui ne nous écoute pas. Notre colère est contenue depuis des années. Que faire lorsque les hauts responsables de l’Etat, et à leur tête le président de la République, vous qualifient de jeunes irresponsables qui préfèrent quitter leur beau et riche pays pour aller se jeter dans la mer ? Soi-disant, des locaux sont expressément construits pour nous les chômeurs, ce que l’opinion doit savoir, car ceux là haut ne nous écoutent pas, c’est qu’en fin de compte, nous n’y avons pas tous droit. Tout ceci est de la hogra ! Que faire ? Alors oui, nous mettons en cendres les édifices d’un Etat qui ne nous écoute pas.» Tel est le discours des jeunes habitants de la commune de Gdyel au lendemain des émeutes.
L’émeute et autres manifestations de rue sont (re)devenues le défouloir et l’exutoire duquel sont évacuées les frustrations sociales des pans entiers de la population. Y a-t-il une oreille officielle pour écouter ces complaintes des petites gens ? Les pouvoirs publics peuvent-ils répondre autrement à ces cris de détresse qui fusent d’en bas que par la matraque ou le silence laxiste ? « Veulent-ils nous pousser à la délinquance ? », s’écriait, à juste titre, mardi un jeune hors de lui devant des journalistes à Tizi Ouzou. Cette formule sonne comme une condamnation sans appel d’un pouvoir autiste pris en flagrant délit d’irresponsabilité. Le constat vaut également pour les événements dangereux aux relents tribaux que vient de connaître la localité de Berriane à Ghardaïa. Il s’en est fallu d’un cheveu pour que l’affrontement entre les jeunes de la municipalité ne prenne l’allure d’un duel fratricide dans une région connue pour sa sensibilité sociologique. Coupables de n’avoir pas suffisamment pris au sérieux les étincelles, les autorités sont intervenues brusquement pour éteindre le feu. A Gdyel, l’intervention était déjà trop tardive. Les édifices publics ont été saccagés par une jeunesse désœuvrée ruminant une crise existentielle à quelques kilomètres de la deuxième métropole du pays, Oran.
Les jeunes de Gdyel le crient pourtant : «Nous voulons que cesse notre marginalisation, qu’on nous donne ce qui nous revient de droit et qu’on cesse de nous faire la morale concernant la harga et qu’on nous offre la chance de prouver nos capacités. Ils ont détourné des locaux et nous ont privé de postes de travail et ils ne feront pas taire notre colère par ces arrestations. Nous sommes en colère et désespérés. Qui nous écoutera et nous aidera ? Ce ne sera sûrement pas la répression qui réglera le problème.»
Rabah L. (avec Hassan Moali- EW)
Commentaires (11) | Réagir ?
Triste est le sort des Algériens!Au temps de la guerre de libération, il y a toujours eu des régions qui luttent et d'autres qui dort ou qui bouffent bien avec le colon!! Après la guerre, il y a toujours eu quelques régions d'Algérie qui luttaient pour les lbertés démocratiques^, les droits de l'Homme et le bien être.. et le pouvoir disait qu'il y a eu complôt ourdi de l'étranger!! Des forces réactionnaires, hizb França, ihabou ydirou drapeau wahadhoum, hargou ladjwamaâ, ouzid, ouzid, ...
On voit bien maintenant.. L'Maricaine est là, França est là, et même lihoud!!!
Qui dit mieux ? Et ce n'est qu'un début, nous allons voir..
Le malheureu de Bordj, s'est coupé le sex ? Tafret ghir fih.. Il n'a fait que donner l'idée à notre mafia.. pour nous obliger à se couper le couper, pour que la redjla trouh difinitivement.. ! Les vrais nations se regroupent pour faire face à d'autres très puissantes en économie. Nos Chefs sont forts qu'en répression, hogra, régionalisme, etc.. envers les citoyens.
Si nous restons thahna et sans bouger.. tant pis pour nous.. vive el ouhda athalitha, yahia l'Marican, França, Lihoud.. Oussiada el watania likanou ighanouna biha!!!
Somoun, Boukmoun, Oumyoun, Wahoum, la yachouroun!! Wayoukharibouna bouyoutahoum bi aydiyihim wa houm la yaalamoun!!
ya hasra ala les Aurès, djardjra, wa assima.. dyal zman!!
Bonjour à tous et à toutes. Je vois que de nombreux intervenants ont peur de la tournure que peuvent prendre les émeutes qui secouent notre pays; personnellement je crois que la seule chance qu'a justement le pays de s'en sortir un jour viendra de l'importance de ces émeutes pour ne pas dire de la violence de celles-ci; qui peut et qui doit croire aujourd'hui que les choses pourront changer pacifiquement dans votre pays ? ceux qui nous gouvernent, en partant du petit maire d'un village isolé jusqu'au tout petit président (je me permets ce qualificatif parce que le président lui- même à qualifié de nain le peuple de Kabylie or j'en suis un de Kabyle) ne se sentent même pas concernés par la plus élémentaire lois de la république; dés que le gendarme prend pocéssion de son armure il se sent dans le droit de tirer sur qui il veut. dés que un wali est désigné comme tel il confond entre gérer une wilaya avec des centaines de milliers de citoyens et sa propre famille, dés que un juge est désigné pour rendre justice à des citoyens il confond entre tribunal et fond de commerce etc.. ;etc... la liste est longue et même interminable. je crois que seul un ras de marée général peut nous débarasser de ce régime mais pour cela nous devons être prêts à faire des sacrifices y compris de notre vie; c'est à ce prix que nous pouvons espérer bâtir un jour un avenir digne de celui des autres nations qui ont fait leurs véritables révolutions pour mériter leur devenir actuel.