Adapté aux conditions de santé du président, l’avion de la présidence était sur le tarmac ce matin au Bourget (Paris). Il a décollé au début de l’après midi à destination d’Alger, annonce l'AFP et lepoint.fr. Le président Abdelaziz Bouteflika a embarqué pour Alger après plus de deux mois et demi d'hospitalisation. 

L'avion est parti discrètement depuis un terminal de voyage d'affaires de l'aéroport, précise un journaliste de l'AFP. Quelques minutes auparavant, un cortège comportant quelques berlines noires et un van blanc était arrivé sur la piste. Quelques motards de la police et des policiers en civil et armés s'étaient postés aux abords du terminal. La semaine dernière, l'agence Reuters et quelques journaux proches de la présidence avaient déjà annoncé un retour imminent de Bouteflika au pays. En vain.

Des rumeurs sur le véritable état de santé commençaient à circuler dans les rédactions et la rue algérienne. Le 12 juin, les téléspectateurs algériens revoyaient le président assis dans un fauteuil et buvant du café. Les images étaient dépouvues de son. Cette mise en scène télévisée où on voyait le président discuter ave Abdemalek Sellal et Gaïd Salah n’a fait que semer le trouble tant elles montraient un Bouteflika tenant péniblement une tasse. Certains le disent aphasique et hémiplégique. Alors une question coule de source : dans quel état de santé, le président est actuellement ?

Il faut rappeler ici que la gestion chaotique de l’information sur la maladie de Bouteflika a donné lieu à une flopée de rumeurs et de spéculations de tous acabits. 

En l’espèce, la présidence, ainsi que le gouvernement, n’ont pas été des parangons de communication. Dès l’évacuation du président au Val-de Grâce, fin avril, le cafouillage a commencé entre les médecins, la présidence et le premier ministre. Celui tantôt se laisse à quelques assurances et tantôt se ferme dans le refus d'évoquer le sujet.

Même si Bouteflika est de retour en Algérie, de nombreuses questions demeurent. Sur sa capacité à gouverner, l’avenir des chantiers de réformes, l'économie en berne, la présidentielle. En clair c’est le devenir de l’Algérie est en jeu.

Yacine K.