Le Matin 12-04-2014 22710
Deuxième compagnie aérienne à desservir l'Algérie, Aigle Azur est dans une situation délicate depuis quelques mois suite à son différend financier avec Alger.
Les autorités algériennes pousseront-elles la compagnie Aigle Azur au crash ? C'est la question qu'on se pose quand on apprend la fin de non recevoir opposée par Alger à cette compagnie de droit français. En effet, Aigle Azur se dit victime d'un abus de pouvoir peu commun révèle le Canard Enchaîné de cette semaine. "Elle ne parvient pas à rapatrier d'Algérie plus de 35 millions d'euros de recettes réalisées sur place depuis 2002", écrit l'hebdomadaire satirique français. Ce qui ne va pas sans induire quelques gros problèmes internes.
L'hebdomadaire révèle qu'Aigle Azur n'est plus depuis janvier en mesure de payer à la Direction générale de l'aviation civile les "taxes passagers" nécessaires à son agrément. En cause ? souligne encore le palmipède, le gouvernement algérien, soupçonné de multiplier les procédures pour favoriser en sous main la compagnie publique Air Algérie.
La compagnie a bien tenté d'intéresser le gouvernement français à son sort pour que celui-ci intervienne auprès des autorités algériennes. Et inviter celles-ci à respecter les termes de l'accord entre les deux gouvernements qui est pourtant explicite sur le transfert des recettes. Peine perdue, les ministres se renvoient la patate chaude. A Alger les autorités semblent plus préoccupées par la mascarade présidentielle que d'applanir le différent avec cette comapgne. Pendant ce temps Aigle Azur tire le diable par la queue. Pour autant arrive à assurer ses dessertes normalement. Jusqu'à quand ?
Hamid Arab